Psychologie économique : Fratzscher met en garde contre le pessimisme et le retard dans les investissements !
Marcel Fratzscher critique le régime de retraite par actions et appelle à davantage d'investissements dans les infrastructures et l'éducation pour l'avenir de l'Allemagne.

Psychologie économique : Fratzscher met en garde contre le pessimisme et le retard dans les investissements !
Dans une récente déclaration, Marcel Fratzscher, président de l'Institut allemand de recherche économique (DIW), a critiqué les projets de retraite par actions du ministre fédéral des Finances Christian Lindner (FDP) et du ministre fédéral du Travail Hubertus Heil (SPD). Dans une interview accordée à Deutschlandfunk, diffusée le 2 janvier 2025, Fratzscher a qualifié la pension par actions de « pas un grand succès ». Il exige du nouveau gouvernement fédéral clarté, sécurité et vision à long terme pour les cinq à six prochaines années.
Fratzscher a souligné l'importance des aspects psychologiques pour l'économie, qui, selon lui, est influencée à 80 pour cent. Il considère le pessimisme comme le principal défaut, notamment dans les secteurs industriels et exportateurs. Il souligne néanmoins que l’Allemagne dispose de grandes opportunités de croissance. Selon Fratzscher, les entreprises devraient se positionner plus largement et devenir moins dépendantes de la Chine. Il décrit les marchés de l’Inde, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud comme des alternatives à fort potentiel. Il ne s’attend toutefois pas à une reprise économique notable pour 2025.
La proposition de Fratzscher pour un fonds citoyen
Dans un contexte plus large, Fratzscher a souligné la nécessité pour l’État d’investir davantage dans les infrastructures, l’éducation et les services publics. Toutefois, cela est rendu plus difficile par le frein à l’endettement existant. Un article de Focus suggère qu'un fonds citoyen pourrait offrir une solution possible à ce dilemme en incitant les citoyens à investir dans des projets d'investissement gouvernementaux. Selon le comité municipal de la KfW, le retard d'investissement de l'État s'élève à 166 milliards d'euros, ce qui correspond à plus de 4 % du produit économique annuel.
En outre, près de 30 % des communes sont lourdement endettées et ne peuvent pratiquement pas investir pour l’avenir. Il existe des différences majeures entre les communes, notamment une fracture nord-sud en termes de capacité d'investissement. Même si le gouvernement fédéral prétend réaliser des investissements records, les investissements réels diminuent si l’on tient compte de la hausse des prix.
Fratzscher voit les options politiques pour résoudre ce problème dans la réforme du frein à l’endettement, la réforme fiscale ou une gestion plus efficace des dépenses. L'idée d'un fonds citoyen a été proposée par une commission d'experts en 2015, mais a jusqu'à présent été ignorée. Un tel fonds pourrait être créé par la KfW pour mobiliser des fonds privés pour des projets d'investissement public. Fratzscher souligne que ce fonds fournirait une garantie gouvernementale pour minimiser le risque de défaut et réduire les coûts de financement. En outre, le fonds citoyen pourrait également aider dans le domaine de la prévoyance vieillesse en offrant des rendements plus élevés que les formes d'épargne traditionnelles. Le fonds devrait se concentrer sur les projets municipaux et rester à l'abri de toute manipulation politique.
En résumé, Fratzscher a exigé que l’Allemagne résolve son déficit d’investissement afin de renforcer la situation économique et d’améliorer les services publics, ce qui fait de lui un fervent critique de l’approche des pensions par actions, comme il l’a clairement expliqué dans son interview sur Deutschlandfunk et comme il l’explique également dans l’article Focus.